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17 July 2006

Rapport final concernant les pannes des modulateurs de vitesse hyper entropique

Les rapports de maintenance détaillés concernant chaque action prise sur les modulateurs sont disponibles aux entrées ENERGPROP/2988/ASTROG/A704 à ENERGPROP/2989/ASTROG/C812. En voici un bref résumé chronologique, incluant le diagnostic des pannes, et les actions effectuées.

4 février 2988 - Rapport d’ingénierie -

A l’issue du Comité Tactique réuni en session extraordinaire, le Space Captain Coleman a ordonné l’appareillage du NHL Survivaure, une fois réparé son sonotone. L’officier navigateur Steven Williamson Jr. A validé l’ensemble des coordonnées d’astrogation spatiale pour effectuer un bond en vitesse hyper entropique jusqu’au système de la géante rouge de Giddiklax, afin d’y suivre le chenal de bouées stellaires B86-24OXJB-4 évitant le champ d’astéroïdes proche. L’ingénieur Thobias Rasmusen nous a signalé une vibration anormale dans le circuit de contrôle secondaire des modulateurs de vitesse hyper entropique. Il a donc été décidé de ne les faire fonctionner qu’à 75% de leur puissance dans un premier temps.

Le NHL Survivaure a effectué un bond de 0,000000005 Parsec, pour une durée de 12 secondes, avant de revenir en vitesse sub-luminique. Les diodes de sécurité 712K à 889F clignotaient, indiquant, d’après le manuel d’entretient du vaisseau, soit une panne des circuits de refroidissement des modulateurs de vitesse hyper entropique, soit un détartrage nécessaire de la cafetière du mess.

Après avoir réuni le Comité de Maintenance et d’Ingénierie en l’absence du commandant Coleman (qui faisait réparer son déambulateur), il a été décidé de procéder à la vérification intégrale des cartes TJX-22 Mod 2883 des circuits de refroidissement. La visite préliminaire a permis de constater que la plupart des cartes n’avaient jamais été branchées, et se trouvaient encore dans leurs emballages antistatiques, dans des caisses plombées disposées à coté des modulateurs. Un rapport standard a été établit selon la directive STARFLT/OPS/FLTMNGT/RECPROC/907-48. Les contractants de la construction n’ont pas jugé utile de terminer les modules de vitesse hyper entropiques, qui n’étaient pas indispensables pour la livraison du vaisseau.

N’étant pas autorisés à brancher les cartes en question en vertu du Service Level Agreement d’entretient du vaisseau, nous avons attendu 28 jours le navire d’entretient des contractants du Consortium (société Nuts and Bolts Unlmited) qui ont procédé au branchement des cartes (intervention d’une demi heure, coûts de refacturation prévisionnels, 1,8 millions de confédollars).

Un rapport séparé sera rédigé dès que l’investigation menée par le Comité Opérationnel de Sécurité de la Propulsion aura découvert pourquoi les diodes de contrôle du branchement des cartes étaient au vert, et les circuits d’autocontrôle « OK ». La présence de plusieurs trombones dans les consoles pourrait constituer un début de piste.

L’Ingénieur Thobias Rasmusen a demandé à être reçu par le docteur du bord, pour de légers troubles du sommeil.


15 mars 2988 - rapport intermédiaire de transit -

Nous avons réussi à court-circuiter les circuits secondaires de refroidissement, ce qui a disjoncté le motivateur primaire de la propulsion hyper entropique. La surcharge engendrée a entraîné la destruction de huit modules de la zone bâbord dans les circuits d’alimentation des tourelles d’autodéfense BJK-908 A1 à A4. L’arrêt du motivateur a permis au vaisseau de revenir à une vitesse normale. Pour mémoire, nous avions redémarré la propulsion hyper entropique le 1e mars, et le vaisseau a effectué un bond immédiat, sans que nous ayons pu valider de coordonnées d’astronavigation. Nous avons donc avancé dans l’espace entropique pendant 15 jours sans savoir où nous allions. Toutes les tentatives de résolution de la panne par le biais du système informatique ont échoué. L’ordinateur central du système de bord coupe le courant dans le mess des officiers quand on tente d’agir sur le motivateur primaire de propulsion. Le Space Capitain Coleman a été sollicité à plusieurs reprises par le Comité d’ingénierie, mais il s’est endormi avant la fin de ses réponses, qui curieusement commençaient toutes par « de mon temps ».

6 juin 2988 - Rapport d’avancement des travaux de nettoyage des modulateurs de vitesse hyper entropique

Le NHL Survivaure est de nouveau bloqué quelque part dans l’espace interstellaire, le temps pour nous de dégager les modulateurs de vitesse hyper entropique de la gangue qu’a formé en se solidifiant la poudre d’extinction utilisée pour éteindre le feu qui avait pris le 4 juin dans la salle des machines. Nous venions de valider des coordonnées de saut d’astronavigation approximatives, après avoir passé huit jours à faire le point dans l’astrodôme de navigation, à l’aide des instruments manuels de corrélation hyperbolique de géométrie de Riemann.

L’ordinateur central du vaisseau a ensuite proposé de valider nos calculs avec le calculateur de coordonnées d’astronavigation de secours, dont nous avons par la même découvert l’existence.

Un rapport séparé sera établit par le Lieutenant Randal Harper, Officier de Prévôté pour la Sécurité Interne, à propos de la destruction d’une console par l’ingénieur Thobias Rasmusen à coups de clef anglaise. Il semble avoir été pris d’une rage soudaine lorsque l’ordinateur central a annoncé l’existence du calculateur de secours. Une enquête de Sécurité Interne a été ouverte pour déterminer pourquoi la caméra de surveillance du PC Propulsion de la salle des machines a été débranchée quelques instants auparavant, et pourquoi personne n’a tenté de maîtriser l’ingénieur Rasmusen.

Le Comité de Maintenance et d’Ingénierie a conclu à l’unanimité que le feu dans les modulateurs de vitesse hyper entropique qui s’est déclaré au même moment n’avait aucun rapport avec le léger mouvement d’humeur de l’ingénieur Rasmusen. Le Space Capitain Coleman a signé le rapport une fois qu’il a été possible de lui en présenter une version imprimée en caractères de taille 42.

La procédure de lutte contre les incendies STARFLT/SEC/FIREMNGT/ENERGPROP/4811-B a été suivie à la lettre. Après avoir fait évacuer la salle des modulateurs de vitesse de toute présence humaine, les extincteurs automatiques au tribromide de phosphore ont été percutés.

Il semble néanmoins qu’une erreur de remplissage dans les extincteurs installés par le contractant de sécurité « FireStorm Corp » ait conduit à l’utilisation de poudre au phosphate de monoammonium, qui, pulvérisée à haute température, fond et forme une gangue qui étouffe les incendies. Solide à température ambiante, cette gangue doit être dissoute à l’aide de bases spéciales dont nous n’avons pas de stock à bord. L’alternative, le piquage à la micro-fraise vibratoire, nous prendra probablement une quinzaine de jours.

3 septembre 2988 - Rapport d’inversion des phases sur les modulateurs de vitesse hyper entropique

Suite au dernier bond dans l’espace entropique, il semble que nous soyons revenus à notre point de départ. Après avoir démonté et remonté les modulateurs de vitesse hyper entropique après le nettoyage, et suivi à la lettre le manuel de montage, nous avons effectué un bond à l’envers dans l’espace entropique.

Le Comité de Documentation et de Normalisation du Vaisseau examinera la raison pour laquelle le manuel de montage conduit à une inversion de phase dans les circuits directionnels des modulateurs de vitesse hyper entropique dès que le Space Capitain Coleman sera remis de sa crise de rhumatisme causée par la descente de la température à 12° par la climatisation du bord, pour mieux refroidir les circuits d’alimentation du mess des officiers.

12 octobre 2988 - Rapport sur les fuites de liquide de refroidissement sur les modulateurs de vitesse hyper entropique

Suite à notre nouveau départ après ravitaillement par le cargo du Consortium NHL-AKE Krakatoa, nous avons mis le cap (de nouveau) sur le chenal de bouées stellaires B86-24OXJB-4 de la géante rouge de Giddiklax (cf op. cit.). Le Space Capitain Coleman a déclaré qu’il était heureux que la décision prise la veille soit appliquée maintenant, et qu’il est content que nous arrivions à la date prévue en mars 2988. Il a fallu lui rappeler les évènements survenus depuis la première panne, ce qui laisse à penser au médecin du bord, le docteur Raymond P. Salinger, que le Commandant pourrait souffrir d’une légère forme de maladie d’Alzheimer.

Le bond dans l’espace hyper entropique que nous avons effectué n’a duré que quelques minutes, après quoi nous sommes brutalement revenus à vitesse sub luminique suite à une alerte de sécurité indiquant un problème de refroidissement sur les modulateurs de vitesse hyper entropique. Il semble qu’une légère fuite de 600 litres de liquide de refroidissement WRST-X15 (synthésulfide de carbonate de sodium isostatique) se soit produite. La fissure dans le carter RSF-12 du circuit de refroidissement des modulateurs de vitesse hyper entropique qui a causé la fuite a été attribuée à une vibration différentielle qui se serait produite dans la coque après la mise à couple du NHL-AKE Krakatoa. Le Space Capitain Coleman avait tenu à effectuer lui-même la manœuvre de mise à couple après avoir débranché le pilote automatique, alors même qu’il avait égaré ses prothèses visuelles.

2 janvier 2989 - Rapport sur la rupture des blocs de disjonction des modulateurs de vitesse hyper entropique

Alors que le NHL Survivaure avait retrouvé les coordonnées d’astronavigation retenues pendant tout le mois de décembre par l’ordinateur central 1, nous avons été victimes d’un court-circuit global, causé semble-il par la petite fête au mess des officiers pour la nouvelle année. L’ingénieur Thobias Rasmusen était en train de se préparer une expresso lorsque l’alarme a retentit.

L’incident a provoqué la surcharge des blocs de disjonction des modulateurs de vitesse hyper entropique, qui ont encaissé une brutale hausse à 52,000 Ampères.

Une investigation menée par le Comité d’ingénierie a permis de constater que la cafetière du mess des officiers présentait une couche de tartre de 50 microns dans les circuits de la pompe à eau. Ce tartre entraînait la surchauffe de la pompe de la cafetière lorsqu’elle était utilisée en mode « percolateur ». Le dispositif de contrôle de la température de la pompe était malencontreusement branché (à l’envers en outre) sur le circuit de distribution des alertes de surchauffe des barres de combustible nucléaire. Il était en outre corrélé sur le circuit interne de l’ordinateur central pour la répartition des charges électriques des modulateurs de vitesse hyper entropique. Il semble donc évident, après investigation, que ce problème de tartre dans la cafetière ait causé la plupart des pannes que nous avons eu à subir pendant l’année écoulée. Un sachet de détartrage a été commandé au Consortium. Il sera livré par un vaisseau de transport spécial affrété pour l’occasion.

Un rapport séparé sera établit par le Lieutenant Randal Harper, Officier de Prévôté à propos du suicide de l’ingénieur Thobias Rasmusen, retrouvé pendu avec le cordon d’alimentation en courant alternatif de la cafetière du mess des officiers le matin du 2 janvier. Nous sommes stoppés, en attente d’un nouvel ingénieur capable de faire fonctionner les modulateurs de vitesse hyper entropique.

  • 1. la menace de le court-circuiter avec un trombone et de balancer ses cartes CPU dans le vide sidéral a porté ses fruits

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